Le terme « Aromathérapie » a été créé en 1928 par un pharmacien français, René-Maurice Gattefossé. Cette pratique consiste à utiliser les plantes aromatiques dont on a extrait les huiles essentielles.
La France occupe une place unique dans le domaine de l’Aromathérapie. Elle est fondée sur une approche médicale et scientifique précise.
Hier comme aujourd’hui, ses champs d’action sont vastes.
Un peu d’histoire
Les plantes sont utilisées depuis des millénaires dans le monde entier.
Leur utilisation est donc très ancienne et s’est développée surtout dans trois zones principales du globe : l’Indus, la Chine et le Bassin Méditerranéen. Les procédés et les connaissances de cette lointaine époque sont toujours valables aujourd’hui.
On observe quatre époques
1 Les plantes aromatiques étaient utilisées dans l’alimentation, telles quelles ou en macération ou en infusion.
2 Elles étaient brûlées, infusées ou macérées dans de l’huile végétale. A cette époque, on parle déjà de substances odorantes.
3 Le composé odorant était extrait. Le terme huile essentielle (HE) apparaît, c’est le début de la distillation.
4 Et enfin la période moderne, avec la connaissance des composés des HE et l’explication de l’activité des arômes végétaux.
Le continent Indien est l’une des régions les plus riches en plantes aromatiques. Elles y ont donc été très utilisées et étudiées. En occident, les croisades ont permis de rapporter la technique de la distillation, principal moyen d’extraction des principes odorants avec l’expression à froid utilisée seulement pour les agrumes (râpage de la peau).
L’utilisation des plantes durant ces lointaines périodes
Pendant ces périodes anciennes, elles étaient utilisées pour la santé, pour lutter contre les épidémies, en désinfection, en massage, pour l’embaumement, pour les cérémonies religieuses …
Plus près de nous, (si on peut dire), Louis XIV utilisait les huiles essentielles comme parfums notamment pour masquer les odeurs naturelles. Les eaux florales ont alors fait leur apparition.
Rapprochons nous encore un peu plus de notre époque
Des livres ont été écrits sur le sujet. Dès 1931 les HE sont classées par leurs propriétés, antiseptiques, tonifiantes, calmantes…
En Grande Bretagne, Mme Maury s’orienta plutôt vers la beauté et le bien-être. Des écoles y ont vu le jour et existent encore aujourd’hui.
Mais l’arrivée des antibiotiques a éclipsé les débuts prometteurs de l’Aromathérapie.
Il a fallu attendre les années 60 et Jean Valnet avec un livre pour médecins et grand public. Des écoles ont alors vu le jour en France.
Dans les années 70, l’Aromathérapie scientifique poursuit son chemin avec des collaborations entre médecins, pharmaciens, biologistes et chercheurs.
C’est la prise de conscience qu’une huile essentielle ne contient pas une seule molécule mais des centaines, chacune ayant ses propriétés et ses actions.
Il faut donc savoir de quoi on parle, avoir, si on peut dire, la carte d’identité de l’huile essentielle. Nom commun, nom latin, espèce, partie de la plante utilisée, chémotype… même si tout cela est du chinois pour les novices que nous sommes, et qu’en plus il faut une loupe pour déchiffrer ce qui est écrit sur les emballages !
Option : à lire… ou pas
Les paragraphes suivants peuvent être lus par les scientifiques, les téméraires et les courageux, si vous n’êtes pas tentés par cette lecture, vous pouvez vous rendre directement au paragraphe « en résumé ».
Définition du chémotype
Pour simplifier, le chémotype est « le type chimique », c’est-à-dire la ou les molécule(s) présente(s) en quantité majoritaire. Et là, les énigmes continuent… un même romarin, par exemple, n’aura pas le même chémotype selon la région ou le pays où il pousse. L’influence du climat, soleil, sècheresse, humidité… mais aussi la nature du sol sont importants, c’est ce qu’on appelle le biotope. En fonction de celui-ci, la même plante développera une molécule ou une autre.
Un exemple pour mieux comprendre, avec le thym
Il y a plusieurs thyms comme il y a plusieurs lavandes, romarins, eucalyptus… Ces deux thyms sont une plante identique mais avec des chémotypes différents
Exemple 1 nom commun : thym vulgaire
nom botanique : thymus vulgaris
partie utilisée : sommités fleuries
chémotype : thujanol
Exemple 2 nom commun : thym vulgaire
nom botanique : thymus vulgaris
partie utilisée : sommités fleuries
chémotype : thymol
Exemple d’actualité, avec le Covid 19, pour traiter la toux
Bien choisir son huile essentielle prend tout son sens avec les eucalyptus.
Pour des problèmes de toux, si vous choisissez l’eucalyptus citriodora, il pourra éloigner les moustiques mais ne vous aidera pas pour votre problème ORL, alors que l’eucalyptus globulus ou l’eucalyptus radiata sera efficace !
En résumé
Il faut choisir vos huiles essentielles en fonction des besoins ou du parfum que vous recherchez.
Eloigner les moustiques, soigner la toux, une odeur de citron, de thé à la menthe…
Différencier des espèces de lavandes pour le côté olfactif est difficile mais devient évident pour le thym. Le thym à thymol se trouve dans nos garrigues et parfume nos infusions et nos plats mijotés avec le fameux bouquet garni, alors qu’un thym citriodorus est reconnaissable à son odeur rappelant le citron. La menthe, pour le thé du même nom, n’a pas non plus la même odeur que la menthe poivrée…. Et pourtant le nom « thym, lavande, menthe » est le même !
Après cette leçon de chimie et de botanique, rappelons deux points importants.
L’Aromathérapie est une méthode naturelle très puissante. On ne parle pas de médecine douce !
Pourquoi une telle puissance ?
Il faut rappeler que les huiles essentielles sont des produits concentrés.
Prenons un exemple
Une goutte de Camomille Noble, équivaut à environ dix tisanes de cette même plante, votre flacon de 5ml équivaut donc environ à 1250 tisanes !
Les HE sont donc efficaces et rapides mais doivent être utilisées à bon escient. Il faut toujours demander l’avis d’un spécialiste (souvent présent dans les points de vente) et toujours diluer les HE dans un corps gras (huile végétale, lait pour le corps ou crème…).
L’Aromathérapie possède un vaste champ d’application. Les domaines d’utilisation des huiles essentielles sont nombreux et variés.
Quelles utilisations pour les huiles essentielles ?
Bien sûr, quand on parle d’Aromathérapie on parle de thérapie, de médecine naturelle. La santé est donc un domaine d’utilisation prépondérant pour les HE.
Les rayons des pharmacies et des magasins Bio, sont de plus en plus grands. Les sites internet fleurissent.
On parle de santé humaine mais aussi de santé animale. De plus en plus d’éleveurs font place au naturel pour les soins vétérinaires, pour les brebis, les chèvres, les chevaux et autres.
Mais ce n’est pas le seul axe d’utilisation.
Les HE peuvent être utilisées au jardin pour repousser les nuisibles (pucerons, limaces…) Utilisation des plantes pour les plantes !
A la maison, là aussi pour se débarrasser d’envahisseurs comme les mites alimentaires ou repousser les fourmis…
En cuisine, pour aromatiser gâteaux ou plats.
Le domaine de la parfumerie utilise de plus en plus ces produits, même si on l’a vu, Louis XIV se parfumait déjà avec. Notre envie de naturel fait que la consommation de ces produits ne fait que croître, notamment avec les HE Bio.
Des parfums pour la cosmétique mais aussi pour parfumer nos maisons, dans les produits ménagers, lessives et autre.
On les utilise aussi de plus en plus pour les bougies, les diffuseurs, les encens..
Conclusion
La nature est bien faite, tout comme les plantes comestibles, dont on se nourrit et qui sont bonnes pour nous, notamment avec leurs vitamines, les plantes aromatiques le sont tout autant.
Les huiles essentielles sont des produits concentrés donc très puissants, à utiliser avec précaution avec les conseils de spécialistes.
Elles sont parfois décriées dans les médias, pour les risques possibles… mais est-ce pour notre bien ou pour ne pas faire de l’ombre à la chimie, à chacun de se faire son opinion.